Déclaration de reconnaissance du territoire autochtone non-cédé

Tous les logements de la ville de Montréal se trouvent sur l’île de Tiohtià:ke.
La nation Kanien’kehá:ka est traditionnellement considérée comme gardienne de
ce territoire.

Chaque réunion publique de notre syndicat de locataires sera amorcée par
une reconnaissance de l’histoire précoloniale de ce territoire et des luttes
continues des peuples autochtones.

Nous nous engageons dans cette pratique de reconnaissance parce que notre
histoire coloniale n’a jamais pris fin. Les effets du colonialisme se font
encore sentir aujourd’hui. Les peuples autochtones sont toujours confrontés au
vol et au pillage de leurs territoires ancestraux par les entreprises et les
gouvernements; au racisme; à la criminalisation de leur population parrainée par
l’État; à la pauvreté; et au sans-abrisme.

En reconnaissant notre réalité coloniale, nous nous rappelons la nécessité
d’agir et de faire preuve de solidarité avec nos allié·e·s autochtones, dont
les luttes sont souvent invisibilisées ou réduites. Notre syndicat luttera
activement contre le fait de se placer dans une position d’autorité sur ce
territoire et ses Premiers Peuples. Il nous apparaît essentiel d’appliquer
le principe « Une offense à l’un·e est une offense à tou·te·s » aux membres
autochtones du syndicat, ainsi qu’aux personnes autochtones non-membres.

    1. Principes et Plateforme

      « Un syndicat de locataires est un groupe de locataires vivant dans le même
      immeuble, le même lotissement ou le même quartier, et qui choisissent d’unir
      leurs forces afin de défendre leurs intérêts, en particulier en ce qui a
      trait à leur propriétaire rentier – que celui-ci soit une personne ou une
      entreprise de gestion immobilière ».

      1. Notre principale stratégie consiste à faire pression sur les propriétaires
        rentiers (landlords), d’une part afin qu’ils améliorent les conditions de
        vie des locataires dans leurs immeubles; d’autre part, afin de les pousser
        à des baisses de loyer, ainsi qu’à mettre fin aux hausses de loyer et aux
        évictions de logement. Cette stratégie s’appuie sur la construction d’un
        mouvement de locataires.
      2. Une autre de nos stratégies consiste à rassembler et organiser collectivement
        les locataires, afin qu’iels puissent s’entraider en cas de problème de
        logement (par exemple, des problèmes d’entretien, de parasites, d’éviction,
        etc.), mais également d’autres problèmes et enjeux de la vie quotidienne
        (garder les enfants, faire les courses, emprunter des outils, etc.). Cette
        stratégie d’aide mutuelle permet selon nous de créer une communauté dans nos
        immeubles et quartiers, et donc, un mouvement de locataires.
      3. Nous définissions comme « locataire » toute personne qui paie un loyer, ou qui
        se voit refuser l’accès à un logement en raison de son incapacité à payer
        un loyer. Ainsi, nous incluons nos voisin·e·s en situation d’itinérance dans
        notre lutte afin de garantir l’accès au logement pour tou·te·s.
      4. Nous sommes des locataires de « classe populaire », c’est-à-dire que nous ne
        possédons que très peu ou pas de propriété, et sommes forcé·e·s de payer
        un loyer et/ou de nous endetter afin de nous loger. Nous faisons en ce sens
        partie de la majorité, alors qu’une classe minoritaire de propriétaires
        rentiers et d’entreprises immobilières possèdent presque tout ce qui nous
        entoure. Pourtant, notre travail et nos loyers ont largement payé ces
        propriétés dont une minorité jouit. Tout combat contre les propriétaires
        rentiers, les développeurs/spéculateurs/investisseurs immobiliers et les
        évictions de campement est un combat pour notre classe et donc, pour ce «
        nous » collectif.
      5. Le logement est un droit humain issu du besoin fondamental qu’est de
        se loger et d’habiter un espace. La satisfaction de ce droit passe
        donc nécessairement par l’abolition du logement locatif privé et de son
        marché. Ce marché consiste en un système de production et d’attribution
        du logement fondé sur la recherche du profit plutôt que sur la nécessité
        de remplir les besoins de nos communautés. En ce sens, le logement locatif
        privé est perçu, produit et attribué comme une marchandise plutôt que
        comme un lieu de vie. Ce système est soutenu par l’État, par le biais
        de la planification urbaine et de la répression policière. La production
        de masse de condominiums de luxe aux loyers élevés, associée à une
        concentration de la pauvreté et au déplacement de population, est le
        reflet de la place centrale du profit dans la manière dont le logement est
        pensé et produit.

        La « crise du logement » est un phénomène politique et non administratif.
        Le problème auquel nous sommes confronté·e·s n’est pas une pénurie de
        logement. Le problème réside dans les rapports sociaux qui sous-tendent
        le logement capitaliste, au sein desquels une classe de propriétaires
        rentiers s’accapare une majorité de logements et exige à une classe
        dépossédée de locataires de lui verser un loyer à des fins de profit privé
        – et ce, à un coût bien supérieur aux coûts nécessaires à l’entretien et
        au paiement des taxes foncières.

        Pour réhabiliter le droit humain qu’est le logement, l’instauration d’un
        système où le logement est communautaire et décommodifié est nécessaire.
        Par exemple, la coopérative d’habitation de Milton-Parc abrite plus de
        10% des habitant·e·s d’un grand quartier de Montréal. Ce cas illustre
        la capacité de centaines de personnes à revenus modestes à gérer leur
        logement hors du marché privé et sans propriétaire.

      6. Pour mener ce combat collectif, nous avons besoin du pouvoir que permettent
        l’action collective et l’action directe. L’histoire et l’actualité nous
        montrent que nous ne pouvons pas faire confiance aux politicien·ne·s, ni aux
        instances gouvernementales (ex. : Tribunal administratif du logement) pour
        nous fournir des logements sécuritaires, salubres, abordables, décommodifiés
        et communautaires. Cependant, nous ne pouvons pas non plus agir seul·e·s.
        Il est impératif que nous nous unissions à nos voisin·e·s et aux autres
        locataires. Nos pétitions et manifestations pourront alors effrayer nos
        propriétaires rentiers et les inciter à améliorer activement nos conditions
        de logement, voire à baisser nos loyers. Les grèves de loyers peuvent (et
        ont déjà) mené à des gains majeurs – les grèves de loyer de 2017-2018 à
        Parkdale, Toronto, en sont un excellent exemple. Une grève générale des
        loyers des locataires des immeubles d’une ville peut aboutir à la perte
        de contrôle des propriétaires rentiers sur nos logements, ainsi qu’à
        l’autogestion de ces logements par un réseau de locataires, comme c’est le
        cas pour Milton-Parc à Montréal. Pour exercer ce pouvoir, nous devons nous
        organiser massivement.
      7. Une organisation de masse implique l’instauration d’un climat de confiance
        et de solidarité entre des personnes issues de divers horizons. Ainsi, nous
        reconnaissons les systèmes de domination raciste, colonial et patriarcal qui
        oppressent nos concitoyen·ne·s. Si l’objectif déclaré de notre organisation
        est de garantir un logement pour tou·te·s, notre lutte cible également :

        1. Les systèmes d’oppression en matière de race et d’ethnicité,
          profondément liés à l’histoire coloniale, à l’esclavage, à la
          ségrégation et à la répression policière, eux-mêmes liés au territoire
          sur lequel nous vivons;
        2. Les modes de domination patriarcaux (sexisme, misogynie, homophobie,
          transphobie) subis par les femmes et les personnes queer;
        3. Oppression et répression des identités sexuelles et de genre queer,
        4. La discrimination, la persécution et le harcèlement de personnes en
          raison de leur travail (par exemple, les travailleur·euse·s du sexe), de
          leurs addictions ou de leur situation d’itinérance;
        5. Les moyens de discrimination bureaucratiques (en matière de
          documentation et de statut) visant à contrôler/réprimer le mouvement,
          le travail et l’éducation des personnes de classe populaire,
          particulièrement dans le cas des personnes migrantes;
        6. Les politiques et pratiques capacitistes empêchant les personnes
          en situation d’handicap d’avoir accès à des services ou des lieux
          physiques;
        7. La gestion et le contrôle des citoyen·ne·s par les politicien·ne·s et
          fonctionnaires, ainsi que la domination des travailleur·euse·s par les
          patrons.

        Ainsi, notre objectif ne se limite pas à renforcer le pouvoir des locataires
        afin de transformer les rapports sociaux en matière de logement. En effet,
        nous souhaitons également créer des communautés dans et entre nos immeubles
        et nos rues en rassemblant les locataires. Ces communautés nous protégeront
        de l’isolement et contribueront à créer un sentiment d’appartenance entre
        citoyen·ne·s. Ainsi, elles pourront être des espaces où nous jouiront
        collectivement d’agentivité en ce qui a trait à la réflexion politique et
        sociale, tout comme aux pratiques qui régissent ces espaces. Il est donc
        de notre responsabilité d’organiser les locataires afin de lutter pour une
        société communautaire et égalitaire, régie par des réseaux de démocratie
        directe, dans laquelle les rapports de domination décrits plus haut seront
        éliminés.

      8. Les réformes sont issues du rapport de force que nous avons construit à
        travers nos luttes en-dehors de la politique électorale. Nous ne pouvons
        pas nous limiter au jeu de l’électoralisme ou à quémander des réformes aux
        politicien·ne·s sans risquer de nous nuire à nous-mêmes. Les fonctionnaires
        de l’État ont prouvé à maintes reprises qu’iels ne sont pas dignes de
        confiance et qu’iels agissent plus souvent qu’autrement en fonction de leurs
        propres intérêts ou de ceux de leur parti. Nos plus grandes victoires, à
        l’heure actuelle, proviennent du rapport de force que nous avons créé afin
        de nous organiser contre nos propriétaires rentiers, et ce, indépendamment
        de l’intervention de l’État. Notre objectif est l’abolition du marché
        capitaliste du logement et des rapports de domination – ainsi, il est
        évident que les politicien·ne·s, qui ont, tous partis confondus, soutenu
        directement ou indirectement la hausse des loyers et la détérioration
        des conditions de logement des locataires, ne nous donneront pas ce monde
        auquel nous aspirons. C’est pourquoi nous devons renforcer le pouvoir
        des locataires afin de prendre nous-mêmes possession de nos immeubles et
        de construire une société fondée sur des rapports sociaux égalitaires et
        communautaires. Le lobbyisme auprès des politicien·ne·s ne fait qu’édulcorer
        nos revendications. De plus, ce mode d’action tend à favoriser la formation,
        au sein des organisations de locataires, d’une élite de personnes jugées
        crédibles et capables de dialoguer avec les fonctionnaires. Pour nous, il
        est clair que cela n’est pas compatible avec la formation d’une organisation
        de masse qui se concentre sur les combats locaux avec des propriétaires
        rentiers et les relations interpersonnelles entre locataires.
      9. Nous ne sommes pas une clinique d’aide juridique ni une organisation de défense
        des droits des locataires. Bien que ces outils puissent être utiles, ils
        concentrent l’énergie des locataires vers les tribunaux (dans notre cas, le
        Tribunal administratif du logement). Or, le TAL n’est pas une institution
        visant à mettre fin au logement locatif privé et à son marché. La raison
        d’être du TAL est plutôt de réguler le marché et de réduire certains
        abus. Également, cette institution est difficile à naviguer, exigeant
        énormément de temps et de connaissances (des ressources inégalement
        réparties) de la part des locataires; et ses représentant·e·s se montrent
        souvent indifférent·e·s aux problèmes des locataires, voire partiaux·ales
        à l’endroit des propriétaires rentiers. Finalement, le fait pour un·e
        locataire de saisir le Tribunal administratif du logement constitue un acte
        individuel afin de résoudre un problème auquel, plus souvent qu’autrement,
        de nombreux·ses autres locataires sont confronté·e·s. Selon nous, ces
        problèmes sont collectifs et ne peuvent être réellement résolus que par
        l’action collective et l’action directe.

    1. Adhésion des membres
      1. Notre syndicat est une organisation démocratiquement et collectivement gérée par
        ses membres. Personne n’y possède de droit de véto, et aucun cercle interne,
        officiel ou officieux, n’y détient une autorité sur le groupe. Des personnes
        sont ponctuellement chargées de responsabilités, ouvertes à n’importe
        quel·le membre et dont on assure une rotation régulière.
      2. Une personne peut devenir membre de notre organisation en signant une carte de
        membre ou en remplissant notre formulaire d’adhésion. Après avoir assisté
        à une première réunion du syndicat, d’un comité ou d’une section locale
        organisée par le syndicat, les nouveaux·elles membres doivent prendre
        connaissance de notre code de conduite, de nos principes et de notre
        plateforme et les accepter. Au début de chaque réunion, une personne sera
        choisie par le groupe pour avoir la tâche, après la réunion, de lire ces
        points constitutionnels aux nouveaux·elles membres et de répondre à leurs
        questions.
      3. L’adhésion à notre organisation est ouverte à tou·te·s les locataires, qu’iels
        soient logé·e·s ou non. Cependant, aucun membre des forces de l’ordre
        ne peut devenir membre, sans quoi l’éventail de nos tactiques ainsi que
        la sécurité du groupe seraient compromis. Les propriétaires rentiers ne
        peuvent pas, eux non plus, devenir membres. Les propriétaires de leur propre
        logement peuvent devenir des membres élu·e·s à titre honoraire au cours
        d’une réunion du syndicat.
      4. Nous nous attendons à ce que nos membres :
        1. Suivent le code de conduite du syndicat (voir la section 4);
        2. Prennent des initiatives au sein de l’organisation, par exemple pour organiser
          des événements sociaux ou des discussions avec d’autres locataires,
          ou encore pour prendre certaines responsabilités lorsqu’iels en ont le
          temps et l’énergie;
        3. Encouragent leurs proches et leur entourage à devenir membre d’un
          syndicat de locataires;
        4. Évitent de contribuer à la formation de positions d’autorité dans
          l’organisation;
        5. Participent à la rotation de tâches telles que la prise de notes, le
          porte-à-porte et la planification de réunions, afin que tou·te·s aient
          l’opportunité de prendre des responsabilités;
        6. Fassent de leur mieux afin d’éviter que se forment des hiérarchies formelles ou
          informelles dans l’organisation;
        7. Participent toujours aux discussions de groupe en ayant pour objectif d’arriver
          au meilleur résultat possible pour le groupe, et non pour « avoir raison »
          ou éviter d’avoir tort à tout prix, ou encore pour imposer ses propres
          idées. Cela implique parfois de faire des compromis!
        8. Partagent leurs idées/opinions dans le meilleur intérêt du groupe s’iels
          ont l’impression que celui-ci passe à côté d’une information/idée
          importante;
        9. Ne dénoncent jamais les activités d’un·e autre locataire à un propriétaire
          rentier, ou ne fassent jamais quoi que ce soit qui puisse nuire au
          logement d’un·e locataire. Cela inclut le fait de ne pas balancer des
          travailleur·euse·s du sexe, des personnes toxicomanes ou des personnes
          sans-abri à un propriétaire rentier ou à la police. Nous avons recours à
          des solutions communautaires et collectives afin de régler nos problèmes
          – les propriétaires rentiers ou la police ne doivent être contactés
          qu’en tout dernier recours;
        10. Ne partagent jamais les coordonnées d’un·e autre membre du syndicat ou de la
          communauté de locataires sans leur consentement;
        11. Évitent de partager des informations avec la police ou des institutions
          étatiques;
        12. Ne partagent pas d’information avec la presse au cours d’opérations menées par
          le syndicat – si un contact est établi avec la presse, la personne doit
          parler en son nom propre et non à titre de membre du syndicat, à moins
          qu’un communiqué de presse ait été préparé et voté par le syndicat;
        13. N’abandonnent jamais la lutte pour de meilleures conditions de logement, et
          croient à la possibilité d’un monde meilleur!
      5. Notre mode d’organisation est axé sur un principe de réciprocité. Ainsi,
        nous espérons que toute personne qui s’adresse à nous afin d’obtenir de
        l’aide pour mobiliser son immeuble nous rendra la pareille en nous aidant
        à mobiliser d’autres locataires – ce n’est qu’ainsi que nous pourrons
        construire un mouvement de locataires.

    1. Structure organisationnelle
      1. Vue d’ensemble : la structure organisationnelle du SLAM est
        conçue afin de donner le plus de pouvoir possible aux membres, ainsi
        qu’un maximum d’autonomie aux comités, aux membres, aux branches locales
        (éventuellement) et aux conseils de locataires. La plus petite unité de
        l’organisation est la branche locale, suivie par les comités et groupes
        de travail du syndicat. Pour l’instant, il n’y a qu’une seule branche,
        mais éventuellement, les diverses branches locales se réuniront au cours
        d’assemblées pour discuter.

        Il n’y a pas de responsable ou de coordinateur·ice au sein du syndicat.
        Les réunions sont ouvertes à tou·te·s les membres. N’importe quel·le
        membre peut choisir de siéger dans des comités ou proposer de prendre des
        responsabilités (par exemple, celle de délégué·e), et ce, en tout temps.
        Il suffit de se présenter à une réunion de d’offrir de son temps!

      2. Vote : la prise de décision par consensus est la méthode de vote de
        facto du syndicat. Si un premier vote n’aboutit pas à un consensus, la
        discussion doit se poursuivre et le groupe doit tenter de parvenir à
        un consensus. Si le consensus est manifestement impossible, mais qu’une
        majorité se prononce en faveur d’une motion :

        1. Les personnes dont l’opinion diverge du groupe doivent indiquer si
          elles sont prêtes à « s’abstenir » et à laisser le groupe prendre
          une décision; si elles sont « opposées » à une motion mais que des
          modifications pourraient les rapprocher d’un accord; ou si elles
          sont « absolument opposées ». Si les personnes présentes qui ne
          sont pas d’accord sont toutes prêtes à « s’abstenir », la motion est
          adoptée. Le nombre de personnes qui se sont abstenues, ou leur nom,
          peut être noté dans le procès-verbal.
        2. Si des personnes s’opposent à une motion, un vote doit être tenu
          afin de déterminer si la décision doit être reportée à une prochaine
          réunion afin de permettre une plus grande réflexion, ou si elle doit
          être votée le jour même. Un vote réussi requiert une majorité simple
          arrondie à l’unité inférieure.
        3. Celleux qui sont « opposé·e·s » doivent avoir la possibilité
          d’exprimer comment la proposition, telle qu’elle est, peut être
          modifiée pour répondre à leurs besoins/souhaits. Celleux qui sont
          « absolument opposé·e·s » et qui ont décidé de s’abstenir peuvent
          également exprimer leur opinion ici, mais leur priorité est
          secondaire.
        4. La motion peut être amendée, un amendement à la fois, par consensus
          de toutes les parties initialement d’accord. Si les parties
          initialement d’accord ne parviennent pas à un consensus, le ou les
          amendement(s) est/sont rejeté(s).
        5. Un vote doit ensuite être tenu sur l’ensemble de la motion, qui doit
          être soutenue par le 2/3 des voix, arrondies à l’unité supérieure.
      3. Chaque réunion doit être animée par un·e facilitateur·ice (ou
        animateur·ice). Il incombe à l’animateur·ice de s’assurer que tous les
        participant·e·s à la réunion respectent le code de conduite, que les
        personnes présentes comprennent la discussion en cours et les fondements
        du syndicat, que la prise de parole dans la discussion soit répartie
        équitablement dans la salle et que la constitution soit respectée
        (respecter la constitution peut signifier, par exemple, décourager le
        recours au vote majoritaire ou le soutien à un·e candidat·e politique
        local). Iels doivent :

        1. Ouvrir chaque réunion par l’allocution du/de la facilitateur·ice,
          lequel souligne :

          1. Les grandes lignes de la constitution et des stratégies du SLAM;
          2. Le fonctionnement du statut de membre;
          3. Les tâches pour la rencontre suivante;
          4. Le code de conduite;
          5. Le fonctionnement du vote, de la « prise du senti » et de la
            gestion de conflits potentiels.
        2. Inviter les membres qui ne se sont pas encore pris la parole à exprimer
          leurs idées/leur opinion. L’idéal est de conduire les réunions sous
          forme de table ronde (où chacun·e a le droit de s’exprimer une première
          fois avant que quelqu’un ne prenne la parole pour la seconde fois).
          Cela permet d’éviter la concentration de la prise de parole, et donc du
          pouvoir et des responsabilités.
        3. Utiliser une mesure de « prise du senti » après chaque suggestion
          ou proposition, d’une manière formelle ou informelle. La prise
          du senti permet une forme de discussion non violente au sein d’un
          groupe; il s’agit de prendre le pouls du groupe régulièrement
          au cours d’une discussion. Elle permet aussi de faire passer des
          éléments/décisions/points acceptés à l’unanimité sans autre forme de
          discussion.
        4. Lors d’une discussion animée ou controversée, essayer de limiter les
          interventions de l’une ou l’autre des parties à deux interjections avant
          la prochaine prise du senti; tenter de faire en sorte que toutes les
          voix présentes dans la salle (celles qui sont d’accord, en désaccord,
          qui s’abstiennent, qui sont incertaines ou qui ont des réserves
          mineures) expriment leur opinion.
        5. Demander à ce que les questions/décisions difficiles soient reportées à une
          prochaine réunion, en particulier lorsqu’elles ont été soumises au
          groupe sans préavis ou à la dernière minute (ce qui ne peut être fait
          que deux fois pour un même sujet). Les membres doivent cependant être
          d’accord avec le/la facilitateur·ice lorsqu’iel souhaite reporter une
          question/décision.
        6. Demandez aux membres ou aux participant·e·s dont le comportement suggère
          des violations du code de conduite de quitter la salle ou de prendre
          quelques minutes pour se calmer.
      4. Réunions du syndicat : au niveau le plus élémentaire, les membres
        des diverses branches du syndicat se rencontre une fois toutes les deux
        semaines ou une fois par mois. Ces réunions ont au moins trois fonctions :

        1. Proposer, à l’échelle de la branche, des tactiques et consolider
          les décisions tactiques qui nécessitent une coordination au niveau
          de l’organisation;
        2. Proposer et/ou consolider les comités à l’échelle de la branche;
        3. Proposer et/ou consolider des dérogations ponctuelles à la
          constitution du syndicat.

        Les réunions du SLAM sont ouvertes aux membres et aux ami·e·s des
        membres du syndicat, mais seul·e·s les membres peuvent faire des
        propositions, et seul·e·s les membres votant·e·s peuvent voter sur les
        propositions.

        Les réunions doivent être annoncées au moins sept (7) jours à l’avance
        et une proposition d’ordre du jour doit être publiée. Les membres
        doivent s’efforcer de faire des propositions et des motions au moins
        quatre (4) jours avant la réunion.

        Le quorum pour les réunions syndicales est de 10 % des membres du
        syndicat ou de dix (10) personnes, le nombre le plus bas étant retenu.
        Le quorum sera réévalué s’il n’est pas atteint deux fois de suite. Le
        quorum pour les amendements constitutionnels est de 70 % des membres
        du syndicat ou de trente (30) personnes, le nombre le plus bas étant
        retenu.

        Chaque réunion syndicale doit commencer par la déclaration de
        reconnaissance des territoires autochtones non-cédés, suivie de
        la sélection des membres chargé·e·s a) de prendre des notes; b) de
        veiller à ce qu’une date, une heure et un lieu soient fixés pour la
        prochaine réunion et communiqués aux membres dans un délai raisonnable;
        c) d’occuper le rôle de facilitateur·ice pour la prochaine réunion.
        Finalement, un·e membre doit par la suite lire les passages pertinents
        de la constitution aux nouveaux membres et leur faire « prêter serment »
        après la réunion. Ces rôles doivent être assumés à tour de rôle.

        Au début de chaque réunion, on effectuera également un tour de
        table afin que chaque membre et participant·e à la rencontre puisse
        parler de sa situation comme locataire. Par exemple, une personne
        peut parler d’un problème avec son propriétaire rentier, d’enjeux
        concernant la mobilisation de son immeuble, d’un besoin de soutien
        financier/matériel/communautaire, d’une aide qui puisse être apportée à
        nos voisin·e·s en situation d’itinérance, etc.

        Les discussions subséquentes peuvent suivre ce format (mais pas
        nécessairement) : campagnes et projets actuels; enjeux passés devant être
        adressés; nouveaux enjeux/problèmes/informations; etc.

        Les membres qui se montrent agressif·ive·s ou irrespectueux·euses
        au cours d’une réunion peuvent être enjoint·e·s à quitter par le/la
        facilitateur·ice. Également, le Comité des finances et de l’administration
        peut intervenir pour procéder à la résolution d’un conflit en cas de
        besoin.

      5. Comités : Les comités remplissent des fonctions syndicales
        essentielles, telles que l’accueil, la mobilisation et l’organisation des
        locataires. Chaque branche locale du syndicat se verra dotée d’au moins
        quatre comités lorsque quinze (15) personnes ou plus en seront membres.

        1. Le Comité d’accueil (Onboarding Committee), qui travaille à inciter
          des membres peu ou pas engagés à occuper certains rôles et assumer
          certaines responsabilités. Ce comité fait aussi en sorte que tou·te·s
          les membres connaissent et comprennent la constitution du syndicat.
        2. Le Comité de mobilisation (Organizing Committee), qui supervise le
          travail de mobilisation (actif ou inactif), produit les efforts de
          mobilisation, aide à la formation des militant·e·s, coordonne le
          travail de porte-à-porte/ distribution de dépliants, etc.
        3. Le Comité des finances et de l’administration (Finance and
          Administration Committee), chargé de veiller au bon déroulement
          des réunions, de gérer les conflits et d’assurer le financement des
          projets du syndicat. C’est donc à ce comité que l’on doit s’adresser
          au sujet de préoccupations relatives au respect du code de conduite
          par les membres. À noter que le rôle du comité des finances et
          de l’administration ne concerne pas les décisions qui affectent
          l’orientation du syndicat – il s’agit plutôt d’un rôle de supervision
          du bon fonctionnement du syndicat. Finalement, ce comité doit
          assurer l’accessibilité des membres, dans la mesure du possible, aux
          procès-verbaux des réunions du SLAM ainsi qu’à ses états financiers.
        4. Le Comité de solidarité à la population sans-abri, dont l’objectif
          est d’assurer la mobilisation, la sécurité et l’amélioration des
          conditions de vie des personnes non logées.

        Dans un esprit d’échange des tâches, les membres doivent être incité·e·s
        à changer de comité ou de rôle dans l’organisation tous les huit (8)
        mois. Cependant, si un·e membre souhaite garder son rôle dans l’un des
        comités, iel peut demander d’y occuper une nouvelle période de huit
        (8) mois, sous réserve de l’approbation des autres membres du comité
        en question.

        De nouveaux comités peuvent être formés si au moins trois (3) membres
        du syndicat présentent une proposition qui se voit approuvée par la
        majorité des voix lors d’un vote tenu en assemblée. Chaque membre
        présentant une proposition doit s’engager à travailler en tant que
        membre actif au sein du comité. Les comités doivent prendre des
        décisions qui soient conformes à la constitution et à son code de
        conduite, et ce, de manière non hiérarchique. La résolution de conflits
        au sein des comités est du ressort du Comité des finances et de
        l’administration.

        Chaque comité doit fixer une date/heure de réunion hebdomadaire,
        bihebdomadaire ou mensuelle, selon les besoins perçus par ses membres.
        L’information concernant la date, l’heure et le lieu des rencontres
        doit être mise à la disposition de tou·te·s les membres du syndicat,
        de manière à ce que chacun·e ait la possibilité d’y participer. Seul le
        Comité des finances et de l’administration est exempté de cette règle
        générale et peut sélectionner lui-même ses membres. Cependant, des mises
        à jour doivent être communiquées aux assemblées générales. Également, ce
        comité est contraint, comme les autres, par les décisions prises par les
        membres en assemblée générale.

        Chaque comité doit amorcer ses réunions en sélectionnant des membres pour
        a) assurer la prise de notes; b) s’assurer que la date, l’heure et le
        lieu de la prochaine réunion soient fixés et communiqués aux membres
        dans un délai raisonnable; c) agir à titre de facilitateur·ice au
        cours de la prochaine réunion; et d) lire les passages pertinents de la
        constitution aux nouveaux·elles membres et leur faire « prêter serment »
        après la réunion, s’il y a lieu. Comme toujours, ces rôles doivent faire
        l’objet d’une rotation.

      6. Groupes de travail : les groupes de travail sont des groupes
        plus informels que les comités, effectuant parfois un travail de
        mobilisation en quelque sorte expérimental. Par exemple, un groupe de
        travail pourrait se donner le projet de mobiliser un nouveau quartier,
        ou se charger d’un projet spécial lié à un enjeu local, comme une grève
        de travailleur·euse·s ou d’une association étudiante.

        Un groupe de travail peut être formé si au moins quatre (4) membres du
        syndicat s’engagent à y participer et en informent l’organisation lors
        d’une réunion d’un comité, d’une branche locale ou lors d’une assemblée.
        Les groupes de travail doivent être ouverts à tou·te·s les membres du
        syndicat et tenir des réunions publiques inscrites à son calendrier. Les
        groupes de travail qui ne se réunissent pas pendant six (6) mois sont
        considérés inactifs.

      7. Comités locaux : les comités locaux sont un élément
        vital de notre syndicat. Ils disposent d’un large mandat afin
        d’organiser/planifier des événements et d’entreprendre des projets,
        pour autant que ceux-ci soient conformes à la constitution et au code
        de conduite du SLAM. Les comités locaux bénéficient donc d’une grande
        autonomie.

        Les comités locaux se constituent à partir d’un bâtiment ou d’un
        ensemble de bâtiments voisins. Ils doivent organiser des réunions
        au moins mensuellement. Leur fonction est a) de recruter de nouveaux
        membres par le biais d’événements à leur discrétion; b) de construire
        et soutenir de nouveaux projets de mobilisation; c) de contribuer
        directement à la défense des locataires; et d) de prendre toutes les
        décisions pertinentes à leur contexte local.

        Un comité local peut être constitué par quatre (4) membres du syndicat ou
        plus qui vivent dans le(s) bâtiment(s) concerné(s) par le comité. Les
        personnes non-membres sont toujours les bienvenues aux réunions des
        comités locaux, exception faite des personnes qui font preuve d’une
        violation flagrante du code de conduite du syndicat.

        Les membres du syndicat résidant dans une zone où il n’y a pas encore
        de comité local sont encouragé·e·s à identifier trois (3) autres membres
        du syndicat qui sont leurs voisin·e·s, ou encore à recruter certain·e·s
        de leurs voisin·e·s afin qu’iels deviennent membres du syndicat. On
        s’attend également à ce que les membres informent l’organisation, en
        réunion du syndicat, de leur intention de former un comité local.

        Chaque comité local devrait commencer ses réunions en choisissant des
        membres pour effectuer les tâches de a) prise de note; b) s’assurer que
        la date, l’heure et le lieu de la prochaine réunion soient fixés, et
        soient communiqués aux membres dans un délai raisonnable; c) occuper
        le rôle de facilitateur·ice pour la prochaine réunion; et d) lire les
        passages pertinents de la constitution aux nouveaux·elles membres et
        leur faire « prêter serment » après la réunion, s’il y a lieu (bien
        qu’il soit préférable que l’adhésion des membres se fasse au cours d’une
        réunion d’une branche locale ou d’une assemblée du syndicat). Comme
        toujours, ces rôles doivent faire l’objet d’une rotation.

        Chaque comité local doit maintenir des discussions sur l’aide mutuelle
        et des projets locaux afin de développer des rapports de soutien et de
        solidarité entre locataires d’immeubles voisins. On peut par exemple y
        aborder les besoins d’autres locataires en matière de garde d’enfants,
        de sécurité alimentaire et de mobilité. L’objectif n’est pas seulement
        de lutter contre les propriétaires, mais bien d’unir et solidariser
        les locataires! Un exemple d’ordre du jour pour une réunion de comité local peut inclure
        des discussions au sujet (mais pas nécessairement ou exhaustivement) :

        1. Des rapports de locataires membres à leur propriétaire rentier;
        2. De besoins de certain·e·s locataires;
        3. D’un événement social futur;
        4. D’actions passées ou prévues.


        À noter que les comités locaux ne peuvent pas soutenir des campagnes à
        long-terme en-dehors du syndicat, ni soutenir des candidat·e·s de partis
        politiques.

        Les comités locaux devraient élire au moins deux personnes afin de les
        représenter de manière garantie aux réunions du syndicat, et qui
        pourront motiver d’autres membres afin d’assister à ces réunions.
        Dans l’objectif de favoriser la diversité des points de vue dans
        l’organisation, au moins l’une de ces personnes doit être une femme ou
        une personne queer. Dans le même ordre d’idées, les personnes racisées,
        autochtones, âgées, en situation de handicap ou migrantes sont fortement
        encouragées à se porter volontaires pour occuper ces positions.

        En ce qui a trait à d’éventuels ententes ou compromis conclus avec un
        propriétaire rentier, le modèle de décision par consensus devrait être
        utilisé par le comité local. Les détails d’une entente ou d’un compromis
        ne doivent absolument pas être énoncés en privé – au moins la moitié des
        membres d’un comité local doivent participer aux négociations et être
        inclus·es dans les échanges écrits, par exemple en copie conforme si
        l’échange se produit par courriel.

      8. Branches locales : à mesure que notre syndicat prendra de l’ampleur,
        plusieurs branches locales deviendront nécessaires. Une branche locale
        peut être formée par quinze (15) membres résidant dans le quartier/la zone
        géographique couverte par la branche.

        Les branches sont responsables de produire leurs propres comités, groupes
        de travail, et conseils de locataires, ainsi que de tenir des réunions
        bihebdomadaires ou mensuelles.

        Les branches locales doivent sélectionner au moins quatre (4) membres afin
        d’agir à titre de délégué·e·s, dont la présence régulière aux assemblées
        sera garantie, et qui seront chargé·e·s de motiver les autres membres à
        assister aux assemblées. Dans l’objectif de favoriser la diversité des
        points de vue dans l’organisation, au moins l’une de ces personnes doit
        être une femme ou une personne queer. Dans le même ordre d’idées, les
        personnes racisées, autochtones, âgées, en situation de handicap ou
        migrantes sont fortement encouragées à se porter volontaires pour occuper
        ces positions.

      9. Assemblées générales : les assemblées générales sont des
        rencontres réunissant toutes les branches locales et ouvertes à tou·te·s
        les membres. Ces rencontres sont des espaces servant à coordonner les
        actions, à développer des réflexions stratégiques et tactiques, ainsi
        qu’à échanger des connaissances/expériences entre les diverses branches
        locales.

        Une assemblée générale devrait être tenue au moins tous les deux (2) mois
        et être annoncée aux membres au moins trois (3) semaines à l’avance.

        Une assemblée générale devrait être amorcée en choisissant des membres
        pour effectuer les tâches de a) la prise de note; b) s’assurer que la
        date, l’heure et le lieu de la prochaine réunion soient fixés, et soient
        communiqués aux membres dans un délai raisonnable; c) occuper le rôle
        de facilitateur·ice pour la prochaine réunion; et d) lire les passages
        pertinents de la constitution aux nouveaux·elles membres et leur faire
        « prêter serment » après la réunion, s’il y a lieu. Comme toujours, ces
        rôles doivent faire l’objet d’une rotation.

      10. Convention annuelle : une convention annuelle sera tenue afin
        de débattre, discuter et réaffirmer la constitution du SLAM. Tou·te·s
        les membres sont bienvenu·e·s et encouragé·e·s à y participer. Les
        ami·e·s de membres qui ne sont pas elleux-mêmes membres du syndicat sont
        aussi les bienvenu·e·s et peuvent s’exprimer au cours de la convention,
        bien qu’une priorité de parole soit accordée aux participant·e·s membres
        du syndicat.

        Les informations pertinentes au sujet de la convention, incluant le
        lieu, la date, l’heure et une proposition d’ordre du jour doivent être
        diffusées à l’intention des membres du syndicat au moins trente (30)
        jours avant la tenue de l’événement.

      11. Conseils de locataires : un conseil de locataires est un groupe
        de locataires vivant dans le même immeuble ou ayant le même propriétaire
        rentier, qui se mobilisent et sont lié·e·s au syndicat (i.e. un·e/des
        membres du conseil est/sont également membre(s) du syndicat).

        Les conseils de locataires sont autogérés, c’est-à-dire qu’ils peuvent
        adopter une structure organisationnelle selon la préférence de leurs
        membres. Les conseils de locataires peuvent être informels et n’exister
        qu’à travers une communication active et une relative coordination de
        leurs membres. D’autres conseils de locataires peuvent être formels,
        c’est-à-dire qu’une majorité de locataires mobilisés en leur sein ont
        voté pour devenir un conseil de locataires officiel. Le syndicat peut et
        devrait s’inspirer de l’expérience interne de mobilisation des conseils.

        L’affiliation d’un conseil de locataires au syndicat est évidemment
        préférablement officielle. Cependant, l’affiliation peut très bien
        être informelle, au moyen de membres du conseil devenant aussi membres
        du syndicat. Peu importe leur statut (formel/informel), les conseils
        de locataires doivent être soutenus par le syndicat. Les conseils de
        locataires informellement affiliés au syndicat peuvent être soutenus à
        la demande d’individus qui sont aussi membres du syndicat.

    1. Code de Conduite
      1. Vue d’ensemble : le code de conduite du SLAM s’applique à toutes
        les personnes participant aux rencontres du syndicat, et doit être reconnu
        par celles-ci. Ainsi, sont inclus·es dans cet ensemble les membres à part
        entière, les membres honoraires et toute personne non-membre assistant à
        une réunion/un événement du syndicat. Les violations du code de conduite
        doivent être signalées, tel que mentionné plus tôt, au Comité des finances
        et de l’administration. Une violation du code peut entraîner l’expulsion
        d’une rencontre, la suspension/la résiliation de l’adhésion d’un·e membre,
        ou encore d’autres conséquences décidées par le groupe (comité, branche
        locale, etc.).
      2. une conduite appropriée implique de :
        1. Faire preuve de respect, de courtoisie et de confiance envers les
          autres locataires;
        2. Respecter la zone de confort des autres, et accorder aux personnes
          leur espace personnel dans le syndicat;
        3. Éviter les comportements agressifs ou oppressifs, en particulier ceux
          qui profitent des rapports de domination patriarcal (ce qui inclut
          l’hétéronormativité et la cisnormativité), racial et colonial, ou de
          classe sociale.
        4. Ne jamais conclure d’accords à huis-clos qui améliorent vos conditions
          de logement personnelles au détriment de celles des autres avec un
          propriétaire rentier;
        5. Ne pas accepter de participer à une action/mobilisation au sein du
          syndicat pour ensuite se retirer sans avertissement.
      3. Lignes directrices anti-oppressives : dans l’objectif de
        poursuivre ses objectifs communs à tou·te·s ses membres, le SLAM ne
        tolérera aucune occurrence de racisme, de sexisme, de harcèlement sexuel,
        d’homophobie, de transphobie, de capacitisme ou toute autre forme d’abus
        discriminatoire ou oppressif de la part de ses membres envers d’autres
        membres, pas plus qu’il ne tolérera les abus dirigés vers les personnes
        qu’il cherche à soutenir ou émanant d’elles.
      4. Imputabilité et comportements abusifs : si un·e membre du
        SLAM adopte un comportement de nature abusive/oppressive, on doit lui
        demander de cesser le comportement immédiatement. Après l’activité
        syndicale au cours de laquelle l’abus a été constaté, il est nécessaire
        d’avoir une conversation au sujet des possibles conséquences néfastes du
        comportement en question. Dans une telle situation, l’objectif premier
        est de tenir la personne en faute imputable et responsable de ses actes,
        en mettant l’accent sur les besoins de la personne survivante (i.e. à
        l’endroit de qui l’offense/l’abus a été commis). La responsabilité de
        la remise en question d’un acte préjudiciable ne doit pas incomber à la
        personne survivante – il incombe ainsi aux autres membres d’agir en tant
        qu’allié·e·s. Si la personne en faute manifeste des remords immédiats,
        une intention d’écouter activement et de comprendre la personne
        survivante, et une volonté enthousiaste d’effectuer un travail afin de
        modifier son comportement, le SLAM s’efforcera de participer au travail
        d’éducation avec patience afin que la situation puisse aboutir à une
        conclusion positive – à condition, bien sûr, que la personne en faute
        cesse son comportement et que les besoins de la personne survivante
        soient satisfaits. Par contre, si la personne en faute ne manifeste
        pas la volonté de reconnaître la nature incorrecte de son comportement,
        de réparer ses erreurs et de modifier son comportement; ou encore, si
        la situation est trop grave pour qu’un tel travail réparateur puisse
        avoir lieu; la personne en faute doit être exclue des opérations et
        communications ultérieures du syndicat.

        Lorsqu’un·e membre du SLAM se livre à des paroles/actions nuisibles
        ou de l’ordre du harcèlement à l’égard d’autres locataires ou de
        membres de communautés marginalisées, iel crée une situation dangereuse
        qui a pour effet de rompre la confiance avec la communauté. Dans ce
        contexte, le SLAM est rendu complice de la même violence que celle
        qu’il cherche à combattre. Dans un tel cas, la personne survivante peut
        ne pas être en mesure de participer aux procédures de réconciliation/
        responsabilisation/réparation. Si la personne survivante ne veut/peut
        pas être impliquée dans ces procédures; si l’action préjudiciable est
        susceptible de se reproduire; si l’action préjudiciable est susceptible
        de continuer à causer du tort ou de rompre la confiance/solidarité au
        sein du groupe; ou encore si l’action préjudiciable est trop flagrante;
        la personne en faute doit être exclue de toutes les opérations et
        communications ultérieures du syndicat.

      5. Réduction des dommages et de la violence causés par l’État :
        Le SLAM reconnaît que le corps policier a pour habitude de créer ou
        d’aggraver des situations dangereuses, ainsi que de porter préjudice aux
        communautés marginalisées. C’est pourquoi notre organisation n’implique
        pas la police dans ses activités. Aucune information ne doit être
        communiquée à la police, et les membres du SLAM ne doivent pas coopérer
        aux opérations de police. En cas d’interaction involontaire avec la
        police, les membres doivent s’efforcer de minimiser les contacts et
        les informations échangées, et de désamorcer la situation. En cas de
        situation violente ou de blessure qui ne peut être gérée ou évitée par le
        SLAM, le 911 ne doit être appelé qu’avec le consentement de la personne
        victime/survivante (le consentement est implicite si la personne est
        inconsciente).
      6. Sécurité opérationnelle : les personnes impliquées dans le
        SLAM doivent s’engager à maintenir la sécurité opérationnelle (op-sec).
        Il s’agit ainsi d’adopter un ensemble de pratiques et de comportements
        visant à assurer la sécurité du SLAM, de ses membres et de la communauté.
        L’État, les entreprises et les personnes privées nuisibles s’efforcent
        souvent de saper les efforts d’aide mutuelle et de justice sociale. C’est
        pourquoi nous devons travailler de manière préventive pour éviter ces
        groupes. Si nous ne parvenons pas à maintenir une organisation sécuritaire
        pour tou·te·s, notre communauté et nous-mêmes risquons d’en subir les
        préjudices. Les membres doivent donc respecter les pratiques suivantes :

        1. Effectuer toutes les communications internes par le biais de services
          de messagerie cryptés et sécurisés.
        2. Dans la mesure du possible, utiliser des pseudonymes dans les
          communications en ligne. Lorsque des membres utilisent des pseudonymes
          (en ligne ou sur le terrain), toujours les désigner au moyen de ce
          pseudonyme.
        3. Ne jamais partager les coordonnées ou les informations personnelles
          d’un·e membre ou d’un·e autre locataire sans son consentement.
        4. Tel que mentionné plus haut, ne pas communiquer d’informations à
          la presse au cours d’une opération du SLAM. En cas de contact avec
          la presse, il convient de s’exprimer à titre individuel, et non
          en tant que membre du SLAM, à moins que le syndicat ait rédigé et
          collectivement voté un communiqué de presse.
        5. Éviter de coordonner/de partager des informations avec la police ou
          une institution étatique, tel qu’expliqué précédemment.
      7. Empathie et dignité : Il est particulièrement important que
        toute interaction avec des personnes non logées se fasse avec la plus
        grande empathie : notre rôle n’est pas de juger ou de questionner les
        circonstances qui ont conduit une personne à se retrouver dans cette
        situation. Le SLAM exhorte ses membres à ne jamais faire preuve de
        condescendance envers les personnes non logées, à ne jamais diminuer ces
        personnes ou leurs besoins, et à toujours garder en tête que nous sommes
        tou·te·s égaux·ales.

        Il est également entendu que nous ne traitons pas la toxicomanie
        avec stigmatisation et que nous n’adopterons aucune attitude/pratique
        discriminatoire dans notre distribution/partage de ressources, ce qui,
        à notre avis, est beaucoup trop fréquent dans les organisations qui
        cherchent à fournir une aide aux personnes non logées.

      8. Cohésion du groupe : tel qu’établi précédemment, aucune
        personne n’a plus de valeur ou d’autorité qu’une autre au sein du SLAM
        – il n’y a pas de patron, de chef ou de gestionnaire. Si l’expérience et
        les compétences diverses des personnes doivent être valorisées, elles ne
        sont pas synonymes d’un statut plus élevé pour celles-ci. C’est pourquoi
        les rôles influents (coordonnateur·ice, responsable, facilitateur·ice)
        doivent faire l’objet d’une rotation dans la mesure du possible, et ne
        doivent jamais être à l’abri de la critique.

        Également, le SLAM demande à ses membres de ne pas laisser de petites
        divergences d’opinion des conflits de personnalité affecter le bon
        fonctionnement du groupe – en fin de compte, le mauvais fonctionnement
        du groupe n’affecterait pas matériellement les membres du SLAM, mais
        affecterait matériellement les personnes que le syndicat cherche à
        mobiliser et/ou à aider.

      9. Apprentissage constant : nous avons la ferme intention de
        continuellement réévaluer nos stratégies et nos offres de soutien en nous
        fondant sur les besoins exprimés par les locataires et militant·e·s. Cela
        implique d’interroger les membres de nos communautés et de notre entourage
        au sujet de leurs besoins; d’écouter activement et de valoriser les
        retours que nous recevons au sujet de notre syndicat et de ses activités;
        ainsi que de solliciter l’avis et les idées d’une pluralité de personnes
        au moment d’amorcer un nouveau projet. Ainsi, tou·te·s les membres du SLAM
        devraient démontrer un intérêt d’apprentissage constant au sujet :

        1. Des tactiques de mobilisation en ce qui a trait au mouvement des
          locataires et, plus largement, aux mouvements sociaux en général;
        2. De la situation du logement à Montréal et ailleurs dans le monde;
        3. Des divers rapports de domination et formes d’oppression;
        4. Des échecs et préjudices des politiques étatiques;
        5. Des causes et conséquences de l’itinérance;
        6. De l’aide mutuelle, du care, et de la construction collective de nos
          communautés.

        Cependant, tou·te·s les membres du SLAM sont en constant
        processus d’apprentissage et, à ce titre, nous devons nous montrer
        compréhensif·ive·s et faire preuve de compassion les un·e·s vis-à-vis
        des autres. Il s’agit avant tout de nourrir la réflexion et les
        connaissances de chacun·e, et de ne jamais ridiculiser ou diminuer
        une personne sous prétexte qu’elle ne possède pas les connaissances
        nécessaires sur un sujet particulier.

Définitions

Action directe
une action ou un ensemble d’actions exercées par un individu/un groupe,
performées dans l’objectif de peser dans un rapport de force, et
effectuées sans passer par une instance/institution gouvernementale,
un·e représentant·e, etc. L’action directe est ainsi une pratique qui se
fonde sur l’idée que les personnes devraient être directement impliquées
dans l’élaboration et la fourniture des services/actions qu’elles jugent
nécessaire dans leur communauté. Cela implique donc qu’il faut éviter autant
que possible les structures bureaucratiques centralisées et reconnaître que
les membres d’une communauté sont les mieux placé·e·s pour comprendre les
besoins en son sein. Les tactiques d’action directe sont extrêmement variées
– une banque alimentaire populaire, une pétition, une marche et une grève
sont des exemples d’action directe.
Aide mutuelle
l’aide mutuelle est une pratique fondée sur l’idée qu’une communauté
doit s’assurer que les besoins de tou·te·s ses membres soient satisfaits,
indépendamment de l’identité ou de la trajectoire de celleux-ci. Il s’agit
donc d’une application directe du principe « à chacun·e selon ses besoins »,
un principe intrinsèquement anticapitaliste. L’aide mutuelle est pratiquée
dans un esprit de solidarité et de réciprocité, et non de charité ou de
pitié. Elle s’effectue en reconnaissant que l’aide apportée contribue à
cultiver et maintenir les liens sociaux dans une communauté et donc, à la
renforcer.
Confiance
nous entendons par là un rapport de confiance entre les membres d’un
collectif ou d’une communauté, qui suppose pour ses membres de respecter
les principes adoptés par le groupe; de croire en la sincérité des
autres membres du groupe lorsqu’iels partagent une opinion, une idée ou
une demande; et de croire les autres membres du groupe lorsqu’iels font
part de leurs besoins ou de leurs priorités. Ainsi, établir un rapport
de confiance collectif exige de la transparence, de la responsabilité et
de l’imputabilité – il s’agit de faire confiance aux autres et de nous
comporter de manière à ce que les autres puissent nous faire confiance
également.
Communauté
groupe unifié au sein duquel on veille aux besoins et intérêts de chacun·e.
Ainsi, les membres d’une communauté doivent faire de leur mieux pour
cultiver un sens partagé de « chez-soi » et de solidarité par le biais du
soutien et de l’aide mutuels. Il est possible de contribuer à renforcer
le sentiment d’appartenance à une communauté en établissant de nouveaux
rapports avec des personnes vivant dans notre secteur, de même qu’en
établissant des réseaux d’entraide et d’échange entre groupes aux vocations
similaires. Il importe également de respecter la voix et les opinions de
toutes les personnes au sein de notre communauté, en particulier celles des
personnes minorisées – lorsqu’une personne s’exprime, écoutons-la activement
et respectueusement, et ne l’interrompons pas.
Pratiques intersectionnelles et anti-oppressives
s’engager dans des pratiques intersectionnelles et anti-oppressives implique
d’abord de reconnaître que des personnes sont sujettes à des rapports
de domination et, ainsi, luttent contre des oppressions, c’est-à-dire
des restrictions de leur liberté et de leur dignité. Toutes les formes
d’oppression sont interreliées et doivent être combattues au sein du
syndicat tout comme de la communauté. Cela signifie qu’il nous faut adopter
les principes de l’antiracisme, de l’anti-colonialisme, du féminisme,
de l’anti-capacitisme, de l’anti-homophobie et de l’anti-transphobie, et
les appliquer à notre pratique militante. Les manifestations haineuses à
l’égard de personnes appartenant à des groupes sociaux minorisés ne seront
évidemment pas tolérées au sein du SLAM ni de notre communauté. Les membres
du syndicat doivent également s’efforcer d’identifier les comportements
oppressifs qu’iels pourraient reproduire (lesquels peuvent très bien être
non intentionnels), de les comprendre et d’y remédier. Adopter une pratique
militante intersectionnelle et anti-oppressive signifie donc aussi que
l’on doit reconnaître que la société est structurée par des rapports de
domination raciste, patriarcal, classiste, capacitiste, etc. et que tous
les individus sont socialisés dans cet environnement. Par conséquent, il est
impossible d’éviter tous les biais/préjugés/attitudes/pratiques qui en sont
issus. C’est pourquoi un travail conscient et actif est nécessaire pour les
réduire et éventuellement, les éliminer.
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