Déclaration de reconnaissance du territoire autochtone non-cédé
Tous les logements de la ville de Montréal se trouvent sur l’île de Tiohtià:ke.
La nation Kanien’kehá:ka est traditionnellement considérée comme gardienne de
ce territoire.
Chaque réunion publique de notre syndicat de locataires sera amorcée par
une reconnaissance de l’histoire précoloniale de ce territoire et des luttes
continues des peuples autochtones.
Nous nous engageons dans cette pratique de reconnaissance parce que notre
histoire coloniale n’a jamais pris fin. Les effets du colonialisme se font
encore sentir aujourd’hui. Les peuples autochtones sont toujours confrontés au
vol et au pillage de leurs territoires ancestraux par les entreprises et les
gouvernements; au racisme; à la criminalisation de leur population parrainée par
l’État; à la pauvreté; et au sans-abrisme.
En reconnaissant notre réalité coloniale, nous nous rappelons la nécessité
d’agir et de faire preuve de solidarité avec nos allié·e·s autochtones, dont
les luttes sont souvent invisibilisées ou réduites. Notre syndicat luttera
activement contre le fait de se placer dans une position d’autorité sur ce
territoire et ses Premiers Peuples. Il nous apparaît essentiel d’appliquer
le principe « Une offense à l’un·e est une offense à tou·te·s » aux membres
autochtones du syndicat, ainsi qu’aux personnes autochtones non-membres.
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Principes et Plateforme
« Un syndicat de locataires est un groupe de locataires vivant dans le même
immeuble, le même lotissement ou le même quartier, et qui choisissent d’unir
leurs forces afin de défendre leurs intérêts, en particulier en ce qui a
trait à leur propriétaire rentier – que celui-ci soit une personne ou une
entreprise de gestion immobilière ».- Notre principale stratégie consiste à faire pression sur les propriétaires
rentiers (landlords), d’une part afin qu’ils améliorent les conditions de
vie des locataires dans leurs immeubles; d’autre part, afin de les pousser
à des baisses de loyer, ainsi qu’à mettre fin aux hausses de loyer et aux
évictions de logement. Cette stratégie s’appuie sur la construction d’un
mouvement de locataires. - Une autre de nos stratégies consiste à rassembler et organiser collectivement
les locataires, afin qu’iels puissent s’entraider en cas de problème de
logement (par exemple, des problèmes d’entretien, de parasites, d’éviction,
etc.), mais également d’autres problèmes et enjeux de la vie quotidienne
(garder les enfants, faire les courses, emprunter des outils, etc.). Cette
stratégie d’aide mutuelle permet selon nous de créer une communauté dans nos
immeubles et quartiers, et donc, un mouvement de locataires. - Nous définissions comme « locataire » toute personne qui paie un loyer, ou qui
se voit refuser l’accès à un logement en raison de son incapacité à payer
un loyer. Ainsi, nous incluons nos voisin·e·s en situation d’itinérance dans
notre lutte afin de garantir l’accès au logement pour tou·te·s. - Nous sommes des locataires de « classe populaire », c’est-à-dire que nous ne
possédons que très peu ou pas de propriété, et sommes forcé·e·s de payer
un loyer et/ou de nous endetter afin de nous loger. Nous faisons en ce sens
partie de la majorité, alors qu’une classe minoritaire de propriétaires
rentiers et d’entreprises immobilières possèdent presque tout ce qui nous
entoure. Pourtant, notre travail et nos loyers ont largement payé ces
propriétés dont une minorité jouit. Tout combat contre les propriétaires
rentiers, les développeurs/spéculateurs/investisseurs immobiliers et les
évictions de campement est un combat pour notre classe et donc, pour ce «
nous » collectif. - Le logement est un droit humain issu du besoin fondamental qu’est de
se loger et d’habiter un espace. La satisfaction de ce droit passe
donc nécessairement par l’abolition du logement locatif privé et de son
marché. Ce marché consiste en un système de production et d’attribution
du logement fondé sur la recherche du profit plutôt que sur la nécessité
de remplir les besoins de nos communautés. En ce sens, le logement locatif
privé est perçu, produit et attribué comme une marchandise plutôt que
comme un lieu de vie. Ce système est soutenu par l’État, par le biais
de la planification urbaine et de la répression policière. La production
de masse de condominiums de luxe aux loyers élevés, associée à une
concentration de la pauvreté et au déplacement de population, est le
reflet de la place centrale du profit dans la manière dont le logement est
pensé et produit.La « crise du logement » est un phénomène politique et non administratif.
Le problème auquel nous sommes confronté·e·s n’est pas une pénurie de
logement. Le problème réside dans les rapports sociaux qui sous-tendent
le logement capitaliste, au sein desquels une classe de propriétaires
rentiers s’accapare une majorité de logements et exige à une classe
dépossédée de locataires de lui verser un loyer à des fins de profit privé
– et ce, à un coût bien supérieur aux coûts nécessaires à l’entretien et
au paiement des taxes foncières.Pour réhabiliter le droit humain qu’est le logement, l’instauration d’un
système où le logement est communautaire et décommodifié est nécessaire.
Par exemple, la coopérative d’habitation de Milton-Parc abrite plus de
10% des habitant·e·s d’un grand quartier de Montréal. Ce cas illustre
la capacité de centaines de personnes à revenus modestes à gérer leur
logement hors du marché privé et sans propriétaire. - Pour mener ce combat collectif, nous avons besoin du pouvoir que permettent
l’action collective et l’action directe. L’histoire et l’actualité nous
montrent que nous ne pouvons pas faire confiance aux politicien·ne·s, ni aux
instances gouvernementales (ex. : Tribunal administratif du logement) pour
nous fournir des logements sécuritaires, salubres, abordables, décommodifiés
et communautaires. Cependant, nous ne pouvons pas non plus agir seul·e·s.
Il est impératif que nous nous unissions à nos voisin·e·s et aux autres
locataires. Nos pétitions et manifestations pourront alors effrayer nos
propriétaires rentiers et les inciter à améliorer activement nos conditions
de logement, voire à baisser nos loyers. Les grèves de loyers peuvent (et
ont déjà) mené à des gains majeurs – les grèves de loyer de 2017-2018 à
Parkdale, Toronto, en sont un excellent exemple. Une grève générale des
loyers des locataires des immeubles d’une ville peut aboutir à la perte
de contrôle des propriétaires rentiers sur nos logements, ainsi qu’à
l’autogestion de ces logements par un réseau de locataires, comme c’est le
cas pour Milton-Parc à Montréal. Pour exercer ce pouvoir, nous devons nous
organiser massivement. - Une organisation de masse implique l’instauration d’un climat de confiance
et de solidarité entre des personnes issues de divers horizons. Ainsi, nous
reconnaissons les systèmes de domination raciste, colonial et patriarcal qui
oppressent nos concitoyen·ne·s. Si l’objectif déclaré de notre organisation
est de garantir un logement pour tou·te·s, notre lutte cible également :- Les systèmes d’oppression en matière de race et d’ethnicité,
profondément liés à l’histoire coloniale, à l’esclavage, à la
ségrégation et à la répression policière, eux-mêmes liés au territoire
sur lequel nous vivons; - Les modes de domination patriarcaux (sexisme, misogynie, homophobie,
transphobie) subis par les femmes et les personnes queer; - Oppression et répression des identités sexuelles et de genre queer,
- La discrimination, la persécution et le harcèlement de personnes en
raison de leur travail (par exemple, les travailleur·euse·s du sexe), de
leurs addictions ou de leur situation d’itinérance; - Les moyens de discrimination bureaucratiques (en matière de
documentation et de statut) visant à contrôler/réprimer le mouvement,
le travail et l’éducation des personnes de classe populaire,
particulièrement dans le cas des personnes migrantes; - Les politiques et pratiques capacitistes empêchant les personnes
en situation d’handicap d’avoir accès à des services ou des lieux
physiques; - La gestion et le contrôle des citoyen·ne·s par les politicien·ne·s et
fonctionnaires, ainsi que la domination des travailleur·euse·s par les
patrons.
Ainsi, notre objectif ne se limite pas à renforcer le pouvoir des locataires
afin de transformer les rapports sociaux en matière de logement. En effet,
nous souhaitons également créer des communautés dans et entre nos immeubles
et nos rues en rassemblant les locataires. Ces communautés nous protégeront
de l’isolement et contribueront à créer un sentiment d’appartenance entre
citoyen·ne·s. Ainsi, elles pourront être des espaces où nous jouiront
collectivement d’agentivité en ce qui a trait à la réflexion politique et
sociale, tout comme aux pratiques qui régissent ces espaces. Il est donc
de notre responsabilité d’organiser les locataires afin de lutter pour une
société communautaire et égalitaire, régie par des réseaux de démocratie
directe, dans laquelle les rapports de domination décrits plus haut seront
éliminés. - Les systèmes d’oppression en matière de race et d’ethnicité,
- Les réformes sont issues du rapport de force que nous avons construit à
travers nos luttes en-dehors de la politique électorale. Nous ne pouvons
pas nous limiter au jeu de l’électoralisme ou à quémander des réformes aux
politicien·ne·s sans risquer de nous nuire à nous-mêmes. Les fonctionnaires
de l’État ont prouvé à maintes reprises qu’iels ne sont pas dignes de
confiance et qu’iels agissent plus souvent qu’autrement en fonction de leurs
propres intérêts ou de ceux de leur parti. Nos plus grandes victoires, à
l’heure actuelle, proviennent du rapport de force que nous avons créé afin
de nous organiser contre nos propriétaires rentiers, et ce, indépendamment
de l’intervention de l’État. Notre objectif est l’abolition du marché
capitaliste du logement et des rapports de domination – ainsi, il est
évident que les politicien·ne·s, qui ont, tous partis confondus, soutenu
directement ou indirectement la hausse des loyers et la détérioration
des conditions de logement des locataires, ne nous donneront pas ce monde
auquel nous aspirons. C’est pourquoi nous devons renforcer le pouvoir
des locataires afin de prendre nous-mêmes possession de nos immeubles et
de construire une société fondée sur des rapports sociaux égalitaires et
communautaires. Le lobbyisme auprès des politicien·ne·s ne fait qu’édulcorer
nos revendications. De plus, ce mode d’action tend à favoriser la formation,
au sein des organisations de locataires, d’une élite de personnes jugées
crédibles et capables de dialoguer avec les fonctionnaires. Pour nous, il
est clair que cela n’est pas compatible avec la formation d’une organisation
de masse qui se concentre sur les combats locaux avec des propriétaires
rentiers et les relations interpersonnelles entre locataires. - Nous ne sommes pas une clinique d’aide juridique ni une organisation de défense
des droits des locataires. Bien que ces outils puissent être utiles, ils
concentrent l’énergie des locataires vers les tribunaux (dans notre cas, le
Tribunal administratif du logement). Or, le TAL n’est pas une institution
visant à mettre fin au logement locatif privé et à son marché. La raison
d’être du TAL est plutôt de réguler le marché et de réduire certains
abus. Également, cette institution est difficile à naviguer, exigeant
énormément de temps et de connaissances (des ressources inégalement
réparties) de la part des locataires; et ses représentant·e·s se montrent
souvent indifférent·e·s aux problèmes des locataires, voire partiaux·ales
à l’endroit des propriétaires rentiers. Finalement, le fait pour un·e
locataire de saisir le Tribunal administratif du logement constitue un acte
individuel afin de résoudre un problème auquel, plus souvent qu’autrement,
de nombreux·ses autres locataires sont confronté·e·s. Selon nous, ces
problèmes sont collectifs et ne peuvent être réellement résolus que par
l’action collective et l’action directe.
- Notre principale stratégie consiste à faire pression sur les propriétaires
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- Adhésion des membres
- Notre syndicat est une organisation démocratiquement et collectivement gérée par
ses membres. Personne n’y possède de droit de véto, et aucun cercle interne,
officiel ou officieux, n’y détient une autorité sur le groupe. Des personnes
sont ponctuellement chargées de responsabilités, ouvertes à n’importe
quel·le membre et dont on assure une rotation régulière. - Une personne peut devenir membre de notre organisation en signant une carte de
membre ou en remplissant notre formulaire d’adhésion. Après avoir assisté
à une première réunion du syndicat, d’un comité ou d’une section locale
organisée par le syndicat, les nouveaux·elles membres doivent prendre
connaissance de notre code de conduite, de nos principes et de notre
plateforme et les accepter. Au début de chaque réunion, une personne sera
choisie par le groupe pour avoir la tâche, après la réunion, de lire ces
points constitutionnels aux nouveaux·elles membres et de répondre à leurs
questions. - L’adhésion à notre organisation est ouverte à tou·te·s les locataires, qu’iels
soient logé·e·s ou non. Cependant, aucun membre des forces de l’ordre
ne peut devenir membre, sans quoi l’éventail de nos tactiques ainsi que
la sécurité du groupe seraient compromis. Les propriétaires rentiers ne
peuvent pas, eux non plus, devenir membres. Les propriétaires de leur propre
logement peuvent devenir des membres élu·e·s à titre honoraire au cours
d’une réunion du syndicat. - Nous nous attendons à ce que nos membres :
- Suivent le code de conduite du syndicat (voir la section 4);
- Prennent des initiatives au sein de l’organisation, par exemple pour organiser
des événements sociaux ou des discussions avec d’autres locataires,
ou encore pour prendre certaines responsabilités lorsqu’iels en ont le
temps et l’énergie; - Encouragent leurs proches et leur entourage à devenir membre d’un
syndicat de locataires; - Évitent de contribuer à la formation de positions d’autorité dans
l’organisation; - Participent à la rotation de tâches telles que la prise de notes, le
porte-à-porte et la planification de réunions, afin que tou·te·s aient
l’opportunité de prendre des responsabilités; - Fassent de leur mieux afin d’éviter que se forment des hiérarchies formelles ou
informelles dans l’organisation; - Participent toujours aux discussions de groupe en ayant pour objectif d’arriver
au meilleur résultat possible pour le groupe, et non pour « avoir raison »
ou éviter d’avoir tort à tout prix, ou encore pour imposer ses propres
idées. Cela implique parfois de faire des compromis! - Partagent leurs idées/opinions dans le meilleur intérêt du groupe s’iels
ont l’impression que celui-ci passe à côté d’une information/idée
importante; - Ne dénoncent jamais les activités d’un·e autre locataire à un propriétaire
rentier, ou ne fassent jamais quoi que ce soit qui puisse nuire au
logement d’un·e locataire. Cela inclut le fait de ne pas balancer des
travailleur·euse·s du sexe, des personnes toxicomanes ou des personnes
sans-abri à un propriétaire rentier ou à la police. Nous avons recours à
des solutions communautaires et collectives afin de régler nos problèmes
– les propriétaires rentiers ou la police ne doivent être contactés
qu’en tout dernier recours; - Ne partagent jamais les coordonnées d’un·e autre membre du syndicat ou de la
communauté de locataires sans leur consentement; - Évitent de partager des informations avec la police ou des institutions
étatiques; - Ne partagent pas d’information avec la presse au cours d’opérations menées par
le syndicat – si un contact est établi avec la presse, la personne doit
parler en son nom propre et non à titre de membre du syndicat, à moins
qu’un communiqué de presse ait été préparé et voté par le syndicat; - N’abandonnent jamais la lutte pour de meilleures conditions de logement, et
croient à la possibilité d’un monde meilleur!
- Notre mode d’organisation est axé sur un principe de réciprocité. Ainsi,
nous espérons que toute personne qui s’adresse à nous afin d’obtenir de
l’aide pour mobiliser son immeuble nous rendra la pareille en nous aidant
à mobiliser d’autres locataires – ce n’est qu’ainsi que nous pourrons
construire un mouvement de locataires.
- Notre syndicat est une organisation démocratiquement et collectivement gérée par
- Adhésion des membres
-
- Structure organisationnelle
- Vue d’ensemble : la structure organisationnelle du SLAM est
conçue afin de donner le plus de pouvoir possible aux membres, ainsi
qu’un maximum d’autonomie aux comités, aux membres, aux branches locales
(éventuellement) et aux conseils de locataires. La plus petite unité de
l’organisation est la branche locale, suivie par les comités et groupes
de travail du syndicat. Pour l’instant, il n’y a qu’une seule branche,
mais éventuellement, les diverses branches locales se réuniront au cours
d’assemblées pour discuter.Il n’y a pas de responsable ou de coordinateur·ice au sein du syndicat.
Les réunions sont ouvertes à tou·te·s les membres. N’importe quel·le
membre peut choisir de siéger dans des comités ou proposer de prendre des
responsabilités (par exemple, celle de délégué·e), et ce, en tout temps.
Il suffit de se présenter à une réunion de d’offrir de son temps! - Vote : la prise de décision par consensus est la méthode de vote de
facto du syndicat. Si un premier vote n’aboutit pas à un consensus, la
discussion doit se poursuivre et le groupe doit tenter de parvenir à
un consensus. Si le consensus est manifestement impossible, mais qu’une
majorité se prononce en faveur d’une motion :- Les personnes dont l’opinion diverge du groupe doivent indiquer si
elles sont prêtes à « s’abstenir » et à laisser le groupe prendre
une décision; si elles sont « opposées » à une motion mais que des
modifications pourraient les rapprocher d’un accord; ou si elles
sont « absolument opposées ». Si les personnes présentes qui ne
sont pas d’accord sont toutes prêtes à « s’abstenir », la motion est
adoptée. Le nombre de personnes qui se sont abstenues, ou leur nom,
peut être noté dans le procès-verbal. - Si des personnes s’opposent à une motion, un vote doit être tenu
afin de déterminer si la décision doit être reportée à une prochaine
réunion afin de permettre une plus grande réflexion, ou si elle doit
être votée le jour même. Un vote réussi requiert une majorité simple
arrondie à l’unité inférieure. - Celleux qui sont « opposé·e·s » doivent avoir la possibilité
d’exprimer comment la proposition, telle qu’elle est, peut être
modifiée pour répondre à leurs besoins/souhaits. Celleux qui sont
« absolument opposé·e·s » et qui ont décidé de s’abstenir peuvent
également exprimer leur opinion ici, mais leur priorité est
secondaire. - La motion peut être amendée, un amendement à la fois, par consensus
de toutes les parties initialement d’accord. Si les parties
initialement d’accord ne parviennent pas à un consensus, le ou les
amendement(s) est/sont rejeté(s). - Un vote doit ensuite être tenu sur l’ensemble de la motion, qui doit
être soutenue par le 2/3 des voix, arrondies à l’unité supérieure.
- Les personnes dont l’opinion diverge du groupe doivent indiquer si
- Chaque réunion doit être animée par un·e facilitateur·ice (ou
animateur·ice). Il incombe à l’animateur·ice de s’assurer que tous les
participant·e·s à la réunion respectent le code de conduite, que les
personnes présentes comprennent la discussion en cours et les fondements
du syndicat, que la prise de parole dans la discussion soit répartie
équitablement dans la salle et que la constitution soit respectée
(respecter la constitution peut signifier, par exemple, décourager le
recours au vote majoritaire ou le soutien à un·e candidat·e politique
local). Iels doivent :- Ouvrir chaque réunion par l’allocution du/de la facilitateur·ice,
lequel souligne :- Les grandes lignes de la constitution et des stratégies du SLAM;
- Le fonctionnement du statut de membre;
- Les tâches pour la rencontre suivante;
- Le code de conduite;
- Le fonctionnement du vote, de la « prise du senti » et de la
gestion de conflits potentiels.
- Inviter les membres qui ne se sont pas encore pris la parole à exprimer
leurs idées/leur opinion. L’idéal est de conduire les réunions sous
forme de table ronde (où chacun·e a le droit de s’exprimer une première
fois avant que quelqu’un ne prenne la parole pour la seconde fois).
Cela permet d’éviter la concentration de la prise de parole, et donc du
pouvoir et des responsabilités. - Utiliser une mesure de « prise du senti » après chaque suggestion
ou proposition, d’une manière formelle ou informelle. La prise
du senti permet une forme de discussion non violente au sein d’un
groupe; il s’agit de prendre le pouls du groupe régulièrement
au cours d’une discussion. Elle permet aussi de faire passer des
éléments/décisions/points acceptés à l’unanimité sans autre forme de
discussion. - Lors d’une discussion animée ou controversée, essayer de limiter les
interventions de l’une ou l’autre des parties à deux interjections avant
la prochaine prise du senti; tenter de faire en sorte que toutes les
voix présentes dans la salle (celles qui sont d’accord, en désaccord,
qui s’abstiennent, qui sont incertaines ou qui ont des réserves
mineures) expriment leur opinion. - Demander à ce que les questions/décisions difficiles soient reportées à une
prochaine réunion, en particulier lorsqu’elles ont été soumises au
groupe sans préavis ou à la dernière minute (ce qui ne peut être fait
que deux fois pour un même sujet). Les membres doivent cependant être
d’accord avec le/la facilitateur·ice lorsqu’iel souhaite reporter une
question/décision. - Demandez aux membres ou aux participant·e·s dont le comportement suggère
des violations du code de conduite de quitter la salle ou de prendre
quelques minutes pour se calmer.
- Ouvrir chaque réunion par l’allocution du/de la facilitateur·ice,
- Réunions du syndicat : au niveau le plus élémentaire, les membres
des diverses branches du syndicat se rencontre une fois toutes les deux
semaines ou une fois par mois. Ces réunions ont au moins trois fonctions :- Proposer, à l’échelle de la branche, des tactiques et consolider
les décisions tactiques qui nécessitent une coordination au niveau
de l’organisation; - Proposer et/ou consolider les comités à l’échelle de la branche;
- Proposer et/ou consolider des dérogations ponctuelles à la
constitution du syndicat.
Les réunions du SLAM sont ouvertes aux membres et aux ami·e·s des
membres du syndicat, mais seul·e·s les membres peuvent faire des
propositions, et seul·e·s les membres votant·e·s peuvent voter sur les
propositions.Les réunions doivent être annoncées au moins sept (7) jours à l’avance
et une proposition d’ordre du jour doit être publiée. Les membres
doivent s’efforcer de faire des propositions et des motions au moins
quatre (4) jours avant la réunion.Le quorum pour les réunions syndicales est de 10 % des membres du
syndicat ou de dix (10) personnes, le nombre le plus bas étant retenu.
Le quorum sera réévalué s’il n’est pas atteint deux fois de suite. Le
quorum pour les amendements constitutionnels est de 70 % des membres
du syndicat ou de trente (30) personnes, le nombre le plus bas étant
retenu.Chaque réunion syndicale doit commencer par la déclaration de
reconnaissance des territoires autochtones non-cédés, suivie de
la sélection des membres chargé·e·s a) de prendre des notes; b) de
veiller à ce qu’une date, une heure et un lieu soient fixés pour la
prochaine réunion et communiqués aux membres dans un délai raisonnable;
c) d’occuper le rôle de facilitateur·ice pour la prochaine réunion.
Finalement, un·e membre doit par la suite lire les passages pertinents
de la constitution aux nouveaux membres et leur faire « prêter serment »
après la réunion. Ces rôles doivent être assumés à tour de rôle.Au début de chaque réunion, on effectuera également un tour de
table afin que chaque membre et participant·e à la rencontre puisse
parler de sa situation comme locataire. Par exemple, une personne
peut parler d’un problème avec son propriétaire rentier, d’enjeux
concernant la mobilisation de son immeuble, d’un besoin de soutien
financier/matériel/communautaire, d’une aide qui puisse être apportée à
nos voisin·e·s en situation d’itinérance, etc.Les discussions subséquentes peuvent suivre ce format (mais pas
nécessairement) : campagnes et projets actuels; enjeux passés devant être
adressés; nouveaux enjeux/problèmes/informations; etc.Les membres qui se montrent agressif·ive·s ou irrespectueux·euses
au cours d’une réunion peuvent être enjoint·e·s à quitter par le/la
facilitateur·ice. Également, le Comité des finances et de l’administration
peut intervenir pour procéder à la résolution d’un conflit en cas de
besoin. - Proposer, à l’échelle de la branche, des tactiques et consolider
- Comités : Les comités remplissent des fonctions syndicales
essentielles, telles que l’accueil, la mobilisation et l’organisation des
locataires. Chaque branche locale du syndicat se verra dotée d’au moins
quatre comités lorsque quinze (15) personnes ou plus en seront membres.- Le Comité d’accueil (Onboarding Committee), qui travaille à inciter
des membres peu ou pas engagés à occuper certains rôles et assumer
certaines responsabilités. Ce comité fait aussi en sorte que tou·te·s
les membres connaissent et comprennent la constitution du syndicat. - Le Comité de mobilisation (Organizing Committee), qui supervise le
travail de mobilisation (actif ou inactif), produit les efforts de
mobilisation, aide à la formation des militant·e·s, coordonne le
travail de porte-à-porte/ distribution de dépliants, etc. - Le Comité des finances et de l’administration (Finance and
Administration Committee), chargé de veiller au bon déroulement
des réunions, de gérer les conflits et d’assurer le financement des
projets du syndicat. C’est donc à ce comité que l’on doit s’adresser
au sujet de préoccupations relatives au respect du code de conduite
par les membres. À noter que le rôle du comité des finances et
de l’administration ne concerne pas les décisions qui affectent
l’orientation du syndicat – il s’agit plutôt d’un rôle de supervision
du bon fonctionnement du syndicat. Finalement, ce comité doit
assurer l’accessibilité des membres, dans la mesure du possible, aux
procès-verbaux des réunions du SLAM ainsi qu’à ses états financiers. - Le Comité de solidarité à la population sans-abri, dont l’objectif
est d’assurer la mobilisation, la sécurité et l’amélioration des
conditions de vie des personnes non logées.
Dans un esprit d’échange des tâches, les membres doivent être incité·e·s
à changer de comité ou de rôle dans l’organisation tous les huit (8)
mois. Cependant, si un·e membre souhaite garder son rôle dans l’un des
comités, iel peut demander d’y occuper une nouvelle période de huit
(8) mois, sous réserve de l’approbation des autres membres du comité
en question.De nouveaux comités peuvent être formés si au moins trois (3) membres
du syndicat présentent une proposition qui se voit approuvée par la
majorité des voix lors d’un vote tenu en assemblée. Chaque membre
présentant une proposition doit s’engager à travailler en tant que
membre actif au sein du comité. Les comités doivent prendre des
décisions qui soient conformes à la constitution et à son code de
conduite, et ce, de manière non hiérarchique. La résolution de conflits
au sein des comités est du ressort du Comité des finances et de
l’administration.Chaque comité doit fixer une date/heure de réunion hebdomadaire,
bihebdomadaire ou mensuelle, selon les besoins perçus par ses membres.
L’information concernant la date, l’heure et le lieu des rencontres
doit être mise à la disposition de tou·te·s les membres du syndicat,
de manière à ce que chacun·e ait la possibilité d’y participer. Seul le
Comité des finances et de l’administration est exempté de cette règle
générale et peut sélectionner lui-même ses membres. Cependant, des mises
à jour doivent être communiquées aux assemblées générales. Également, ce
comité est contraint, comme les autres, par les décisions prises par les
membres en assemblée générale.Chaque comité doit amorcer ses réunions en sélectionnant des membres pour
a) assurer la prise de notes; b) s’assurer que la date, l’heure et le
lieu de la prochaine réunion soient fixés et communiqués aux membres
dans un délai raisonnable; c) agir à titre de facilitateur·ice au
cours de la prochaine réunion; et d) lire les passages pertinents de la
constitution aux nouveaux·elles membres et leur faire « prêter serment »
après la réunion, s’il y a lieu. Comme toujours, ces rôles doivent faire
l’objet d’une rotation. - Le Comité d’accueil (Onboarding Committee), qui travaille à inciter
- Groupes de travail : les groupes de travail sont des groupes
plus informels que les comités, effectuant parfois un travail de
mobilisation en quelque sorte expérimental. Par exemple, un groupe de
travail pourrait se donner le projet de mobiliser un nouveau quartier,
ou se charger d’un projet spécial lié à un enjeu local, comme une grève
de travailleur·euse·s ou d’une association étudiante.Un groupe de travail peut être formé si au moins quatre (4) membres du
syndicat s’engagent à y participer et en informent l’organisation lors
d’une réunion d’un comité, d’une branche locale ou lors d’une assemblée.
Les groupes de travail doivent être ouverts à tou·te·s les membres du
syndicat et tenir des réunions publiques inscrites à son calendrier. Les
groupes de travail qui ne se réunissent pas pendant six (6) mois sont
considérés inactifs. - Comités locaux : les comités locaux sont un élément
vital de notre syndicat. Ils disposent d’un large mandat afin
d’organiser/planifier des événements et d’entreprendre des projets,
pour autant que ceux-ci soient conformes à la constitution et au code
de conduite du SLAM. Les comités locaux bénéficient donc d’une grande
autonomie.Les comités locaux se constituent à partir d’un bâtiment ou d’un
ensemble de bâtiments voisins. Ils doivent organiser des réunions
au moins mensuellement. Leur fonction est a) de recruter de nouveaux
membres par le biais d’événements à leur discrétion; b) de construire
et soutenir de nouveaux projets de mobilisation; c) de contribuer
directement à la défense des locataires; et d) de prendre toutes les
décisions pertinentes à leur contexte local.Un comité local peut être constitué par quatre (4) membres du syndicat ou
plus qui vivent dans le(s) bâtiment(s) concerné(s) par le comité. Les
personnes non-membres sont toujours les bienvenues aux réunions des
comités locaux, exception faite des personnes qui font preuve d’une
violation flagrante du code de conduite du syndicat.Les membres du syndicat résidant dans une zone où il n’y a pas encore
de comité local sont encouragé·e·s à identifier trois (3) autres membres
du syndicat qui sont leurs voisin·e·s, ou encore à recruter certain·e·s
de leurs voisin·e·s afin qu’iels deviennent membres du syndicat. On
s’attend également à ce que les membres informent l’organisation, en
réunion du syndicat, de leur intention de former un comité local.Chaque comité local devrait commencer ses réunions en choisissant des
membres pour effectuer les tâches de a) prise de note; b) s’assurer que
la date, l’heure et le lieu de la prochaine réunion soient fixés, et
soient communiqués aux membres dans un délai raisonnable; c) occuper
le rôle de facilitateur·ice pour la prochaine réunion; et d) lire les
passages pertinents de la constitution aux nouveaux·elles membres et
leur faire « prêter serment » après la réunion, s’il y a lieu (bien
qu’il soit préférable que l’adhésion des membres se fasse au cours d’une
réunion d’une branche locale ou d’une assemblée du syndicat). Comme
toujours, ces rôles doivent faire l’objet d’une rotation.Chaque comité local doit maintenir des discussions sur l’aide mutuelle
et des projets locaux afin de développer des rapports de soutien et de
solidarité entre locataires d’immeubles voisins. On peut par exemple y
aborder les besoins d’autres locataires en matière de garde d’enfants,
de sécurité alimentaire et de mobilité. L’objectif n’est pas seulement
de lutter contre les propriétaires, mais bien d’unir et solidariser
les locataires! Un exemple d’ordre du jour pour une réunion de comité local peut inclure
des discussions au sujet (mais pas nécessairement ou exhaustivement) :- Des rapports de locataires membres à leur propriétaire rentier;
- De besoins de certain·e·s locataires;
- D’un événement social futur;
- D’actions passées ou prévues.
À noter que les comités locaux ne peuvent pas soutenir des campagnes à
long-terme en-dehors du syndicat, ni soutenir des candidat·e·s de partis
politiques.
Les comités locaux devraient élire au moins deux personnes afin de les
représenter de manière garantie aux réunions du syndicat, et qui
pourront motiver d’autres membres afin d’assister à ces réunions.
Dans l’objectif de favoriser la diversité des points de vue dans
l’organisation, au moins l’une de ces personnes doit être une femme ou
une personne queer. Dans le même ordre d’idées, les personnes racisées,
autochtones, âgées, en situation de handicap ou migrantes sont fortement
encouragées à se porter volontaires pour occuper ces positions.En ce qui a trait à d’éventuels ententes ou compromis conclus avec un
propriétaire rentier, le modèle de décision par consensus devrait être
utilisé par le comité local. Les détails d’une entente ou d’un compromis
ne doivent absolument pas être énoncés en privé – au moins la moitié des
membres d’un comité local doivent participer aux négociations et être
inclus·es dans les échanges écrits, par exemple en copie conforme si
l’échange se produit par courriel. - Branches locales : à mesure que notre syndicat prendra de l’ampleur,
plusieurs branches locales deviendront nécessaires. Une branche locale
peut être formée par quinze (15) membres résidant dans le quartier/la zone
géographique couverte par la branche.Les branches sont responsables de produire leurs propres comités, groupes
de travail, et conseils de locataires, ainsi que de tenir des réunions
bihebdomadaires ou mensuelles.Les branches locales doivent sélectionner au moins quatre (4) membres afin
d’agir à titre de délégué·e·s, dont la présence régulière aux assemblées
sera garantie, et qui seront chargé·e·s de motiver les autres membres à
assister aux assemblées. Dans l’objectif de favoriser la diversité des
points de vue dans l’organisation, au moins l’une de ces personnes doit
être une femme ou une personne queer. Dans le même ordre d’idées, les
personnes racisées, autochtones, âgées, en situation de handicap ou
migrantes sont fortement encouragées à se porter volontaires pour occuper
ces positions. - Assemblées générales : les assemblées générales sont des
rencontres réunissant toutes les branches locales et ouvertes à tou·te·s
les membres. Ces rencontres sont des espaces servant à coordonner les
actions, à développer des réflexions stratégiques et tactiques, ainsi
qu’à échanger des connaissances/expériences entre les diverses branches
locales.Une assemblée générale devrait être tenue au moins tous les deux (2) mois
et être annoncée aux membres au moins trois (3) semaines à l’avance.Une assemblée générale devrait être amorcée en choisissant des membres
pour effectuer les tâches de a) la prise de note; b) s’assurer que la
date, l’heure et le lieu de la prochaine réunion soient fixés, et soient
communiqués aux membres dans un délai raisonnable; c) occuper le rôle
de facilitateur·ice pour la prochaine réunion; et d) lire les passages
pertinents de la constitution aux nouveaux·elles membres et leur faire
« prêter serment » après la réunion, s’il y a lieu. Comme toujours, ces
rôles doivent faire l’objet d’une rotation. - Convention annuelle : une convention annuelle sera tenue afin
de débattre, discuter et réaffirmer la constitution du SLAM. Tou·te·s
les membres sont bienvenu·e·s et encouragé·e·s à y participer. Les
ami·e·s de membres qui ne sont pas elleux-mêmes membres du syndicat sont
aussi les bienvenu·e·s et peuvent s’exprimer au cours de la convention,
bien qu’une priorité de parole soit accordée aux participant·e·s membres
du syndicat.Les informations pertinentes au sujet de la convention, incluant le
lieu, la date, l’heure et une proposition d’ordre du jour doivent être
diffusées à l’intention des membres du syndicat au moins trente (30)
jours avant la tenue de l’événement. - Conseils de locataires : un conseil de locataires est un groupe
de locataires vivant dans le même immeuble ou ayant le même propriétaire
rentier, qui se mobilisent et sont lié·e·s au syndicat (i.e. un·e/des
membres du conseil est/sont également membre(s) du syndicat).Les conseils de locataires sont autogérés, c’est-à-dire qu’ils peuvent
adopter une structure organisationnelle selon la préférence de leurs
membres. Les conseils de locataires peuvent être informels et n’exister
qu’à travers une communication active et une relative coordination de
leurs membres. D’autres conseils de locataires peuvent être formels,
c’est-à-dire qu’une majorité de locataires mobilisés en leur sein ont
voté pour devenir un conseil de locataires officiel. Le syndicat peut et
devrait s’inspirer de l’expérience interne de mobilisation des conseils.L’affiliation d’un conseil de locataires au syndicat est évidemment
préférablement officielle. Cependant, l’affiliation peut très bien
être informelle, au moyen de membres du conseil devenant aussi membres
du syndicat. Peu importe leur statut (formel/informel), les conseils
de locataires doivent être soutenus par le syndicat. Les conseils de
locataires informellement affiliés au syndicat peuvent être soutenus à
la demande d’individus qui sont aussi membres du syndicat.
- Vue d’ensemble : la structure organisationnelle du SLAM est
- Structure organisationnelle
-
- Code de Conduite
- Vue d’ensemble : le code de conduite du SLAM s’applique à toutes
les personnes participant aux rencontres du syndicat, et doit être reconnu
par celles-ci. Ainsi, sont inclus·es dans cet ensemble les membres à part
entière, les membres honoraires et toute personne non-membre assistant à
une réunion/un événement du syndicat. Les violations du code de conduite
doivent être signalées, tel que mentionné plus tôt, au Comité des finances
et de l’administration. Une violation du code peut entraîner l’expulsion
d’une rencontre, la suspension/la résiliation de l’adhésion d’un·e membre,
ou encore d’autres conséquences décidées par le groupe (comité, branche
locale, etc.). - une conduite appropriée implique de :
- Faire preuve de respect, de courtoisie et de confiance envers les
autres locataires; - Respecter la zone de confort des autres, et accorder aux personnes
leur espace personnel dans le syndicat; - Éviter les comportements agressifs ou oppressifs, en particulier ceux
qui profitent des rapports de domination patriarcal (ce qui inclut
l’hétéronormativité et la cisnormativité), racial et colonial, ou de
classe sociale. - Ne jamais conclure d’accords à huis-clos qui améliorent vos conditions
de logement personnelles au détriment de celles des autres avec un
propriétaire rentier; - Ne pas accepter de participer à une action/mobilisation au sein du
syndicat pour ensuite se retirer sans avertissement.
- Faire preuve de respect, de courtoisie et de confiance envers les
- Lignes directrices anti-oppressives : dans l’objectif de
poursuivre ses objectifs communs à tou·te·s ses membres, le SLAM ne
tolérera aucune occurrence de racisme, de sexisme, de harcèlement sexuel,
d’homophobie, de transphobie, de capacitisme ou toute autre forme d’abus
discriminatoire ou oppressif de la part de ses membres envers d’autres
membres, pas plus qu’il ne tolérera les abus dirigés vers les personnes
qu’il cherche à soutenir ou émanant d’elles. - Imputabilité et comportements abusifs : si un·e membre du
SLAM adopte un comportement de nature abusive/oppressive, on doit lui
demander de cesser le comportement immédiatement. Après l’activité
syndicale au cours de laquelle l’abus a été constaté, il est nécessaire
d’avoir une conversation au sujet des possibles conséquences néfastes du
comportement en question. Dans une telle situation, l’objectif premier
est de tenir la personne en faute imputable et responsable de ses actes,
en mettant l’accent sur les besoins de la personne survivante (i.e. à
l’endroit de qui l’offense/l’abus a été commis). La responsabilité de
la remise en question d’un acte préjudiciable ne doit pas incomber à la
personne survivante – il incombe ainsi aux autres membres d’agir en tant
qu’allié·e·s. Si la personne en faute manifeste des remords immédiats,
une intention d’écouter activement et de comprendre la personne
survivante, et une volonté enthousiaste d’effectuer un travail afin de
modifier son comportement, le SLAM s’efforcera de participer au travail
d’éducation avec patience afin que la situation puisse aboutir à une
conclusion positive – à condition, bien sûr, que la personne en faute
cesse son comportement et que les besoins de la personne survivante
soient satisfaits. Par contre, si la personne en faute ne manifeste
pas la volonté de reconnaître la nature incorrecte de son comportement,
de réparer ses erreurs et de modifier son comportement; ou encore, si
la situation est trop grave pour qu’un tel travail réparateur puisse
avoir lieu; la personne en faute doit être exclue des opérations et
communications ultérieures du syndicat.Lorsqu’un·e membre du SLAM se livre à des paroles/actions nuisibles
ou de l’ordre du harcèlement à l’égard d’autres locataires ou de
membres de communautés marginalisées, iel crée une situation dangereuse
qui a pour effet de rompre la confiance avec la communauté. Dans ce
contexte, le SLAM est rendu complice de la même violence que celle
qu’il cherche à combattre. Dans un tel cas, la personne survivante peut
ne pas être en mesure de participer aux procédures de réconciliation/
responsabilisation/réparation. Si la personne survivante ne veut/peut
pas être impliquée dans ces procédures; si l’action préjudiciable est
susceptible de se reproduire; si l’action préjudiciable est susceptible
de continuer à causer du tort ou de rompre la confiance/solidarité au
sein du groupe; ou encore si l’action préjudiciable est trop flagrante;
la personne en faute doit être exclue de toutes les opérations et
communications ultérieures du syndicat. - Réduction des dommages et de la violence causés par l’État :
Le SLAM reconnaît que le corps policier a pour habitude de créer ou
d’aggraver des situations dangereuses, ainsi que de porter préjudice aux
communautés marginalisées. C’est pourquoi notre organisation n’implique
pas la police dans ses activités. Aucune information ne doit être
communiquée à la police, et les membres du SLAM ne doivent pas coopérer
aux opérations de police. En cas d’interaction involontaire avec la
police, les membres doivent s’efforcer de minimiser les contacts et
les informations échangées, et de désamorcer la situation. En cas de
situation violente ou de blessure qui ne peut être gérée ou évitée par le
SLAM, le 911 ne doit être appelé qu’avec le consentement de la personne
victime/survivante (le consentement est implicite si la personne est
inconsciente). - Sécurité opérationnelle : les personnes impliquées dans le
SLAM doivent s’engager à maintenir la sécurité opérationnelle (op-sec).
Il s’agit ainsi d’adopter un ensemble de pratiques et de comportements
visant à assurer la sécurité du SLAM, de ses membres et de la communauté.
L’État, les entreprises et les personnes privées nuisibles s’efforcent
souvent de saper les efforts d’aide mutuelle et de justice sociale. C’est
pourquoi nous devons travailler de manière préventive pour éviter ces
groupes. Si nous ne parvenons pas à maintenir une organisation sécuritaire
pour tou·te·s, notre communauté et nous-mêmes risquons d’en subir les
préjudices. Les membres doivent donc respecter les pratiques suivantes :- Effectuer toutes les communications internes par le biais de services
de messagerie cryptés et sécurisés. - Dans la mesure du possible, utiliser des pseudonymes dans les
communications en ligne. Lorsque des membres utilisent des pseudonymes
(en ligne ou sur le terrain), toujours les désigner au moyen de ce
pseudonyme. - Ne jamais partager les coordonnées ou les informations personnelles
d’un·e membre ou d’un·e autre locataire sans son consentement. - Tel que mentionné plus haut, ne pas communiquer d’informations à
la presse au cours d’une opération du SLAM. En cas de contact avec
la presse, il convient de s’exprimer à titre individuel, et non
en tant que membre du SLAM, à moins que le syndicat ait rédigé et
collectivement voté un communiqué de presse. - Éviter de coordonner/de partager des informations avec la police ou
une institution étatique, tel qu’expliqué précédemment.
- Effectuer toutes les communications internes par le biais de services
- Empathie et dignité : Il est particulièrement important que
toute interaction avec des personnes non logées se fasse avec la plus
grande empathie : notre rôle n’est pas de juger ou de questionner les
circonstances qui ont conduit une personne à se retrouver dans cette
situation. Le SLAM exhorte ses membres à ne jamais faire preuve de
condescendance envers les personnes non logées, à ne jamais diminuer ces
personnes ou leurs besoins, et à toujours garder en tête que nous sommes
tou·te·s égaux·ales.Il est également entendu que nous ne traitons pas la toxicomanie
avec stigmatisation et que nous n’adopterons aucune attitude/pratique
discriminatoire dans notre distribution/partage de ressources, ce qui,
à notre avis, est beaucoup trop fréquent dans les organisations qui
cherchent à fournir une aide aux personnes non logées. - Cohésion du groupe : tel qu’établi précédemment, aucune
personne n’a plus de valeur ou d’autorité qu’une autre au sein du SLAM
– il n’y a pas de patron, de chef ou de gestionnaire. Si l’expérience et
les compétences diverses des personnes doivent être valorisées, elles ne
sont pas synonymes d’un statut plus élevé pour celles-ci. C’est pourquoi
les rôles influents (coordonnateur·ice, responsable, facilitateur·ice)
doivent faire l’objet d’une rotation dans la mesure du possible, et ne
doivent jamais être à l’abri de la critique.Également, le SLAM demande à ses membres de ne pas laisser de petites
divergences d’opinion des conflits de personnalité affecter le bon
fonctionnement du groupe – en fin de compte, le mauvais fonctionnement
du groupe n’affecterait pas matériellement les membres du SLAM, mais
affecterait matériellement les personnes que le syndicat cherche à
mobiliser et/ou à aider. - Apprentissage constant : nous avons la ferme intention de
continuellement réévaluer nos stratégies et nos offres de soutien en nous
fondant sur les besoins exprimés par les locataires et militant·e·s. Cela
implique d’interroger les membres de nos communautés et de notre entourage
au sujet de leurs besoins; d’écouter activement et de valoriser les
retours que nous recevons au sujet de notre syndicat et de ses activités;
ainsi que de solliciter l’avis et les idées d’une pluralité de personnes
au moment d’amorcer un nouveau projet. Ainsi, tou·te·s les membres du SLAM
devraient démontrer un intérêt d’apprentissage constant au sujet :- Des tactiques de mobilisation en ce qui a trait au mouvement des
locataires et, plus largement, aux mouvements sociaux en général; - De la situation du logement à Montréal et ailleurs dans le monde;
- Des divers rapports de domination et formes d’oppression;
- Des échecs et préjudices des politiques étatiques;
- Des causes et conséquences de l’itinérance;
- De l’aide mutuelle, du care, et de la construction collective de nos
communautés.
Cependant, tou·te·s les membres du SLAM sont en constant
processus d’apprentissage et, à ce titre, nous devons nous montrer
compréhensif·ive·s et faire preuve de compassion les un·e·s vis-à-vis
des autres. Il s’agit avant tout de nourrir la réflexion et les
connaissances de chacun·e, et de ne jamais ridiculiser ou diminuer
une personne sous prétexte qu’elle ne possède pas les connaissances
nécessaires sur un sujet particulier. - Des tactiques de mobilisation en ce qui a trait au mouvement des
- Vue d’ensemble : le code de conduite du SLAM s’applique à toutes
- Code de Conduite
Définitions
- Action directe
- une action ou un ensemble d’actions exercées par un individu/un groupe,
performées dans l’objectif de peser dans un rapport de force, et
effectuées sans passer par une instance/institution gouvernementale,
un·e représentant·e, etc. L’action directe est ainsi une pratique qui se
fonde sur l’idée que les personnes devraient être directement impliquées
dans l’élaboration et la fourniture des services/actions qu’elles jugent
nécessaire dans leur communauté. Cela implique donc qu’il faut éviter autant
que possible les structures bureaucratiques centralisées et reconnaître que
les membres d’une communauté sont les mieux placé·e·s pour comprendre les
besoins en son sein. Les tactiques d’action directe sont extrêmement variées
– une banque alimentaire populaire, une pétition, une marche et une grève
sont des exemples d’action directe. - Aide mutuelle
- l’aide mutuelle est une pratique fondée sur l’idée qu’une communauté
doit s’assurer que les besoins de tou·te·s ses membres soient satisfaits,
indépendamment de l’identité ou de la trajectoire de celleux-ci. Il s’agit
donc d’une application directe du principe « à chacun·e selon ses besoins »,
un principe intrinsèquement anticapitaliste. L’aide mutuelle est pratiquée
dans un esprit de solidarité et de réciprocité, et non de charité ou de
pitié. Elle s’effectue en reconnaissant que l’aide apportée contribue à
cultiver et maintenir les liens sociaux dans une communauté et donc, à la
renforcer. - Confiance
- nous entendons par là un rapport de confiance entre les membres d’un
collectif ou d’une communauté, qui suppose pour ses membres de respecter
les principes adoptés par le groupe; de croire en la sincérité des
autres membres du groupe lorsqu’iels partagent une opinion, une idée ou
une demande; et de croire les autres membres du groupe lorsqu’iels font
part de leurs besoins ou de leurs priorités. Ainsi, établir un rapport
de confiance collectif exige de la transparence, de la responsabilité et
de l’imputabilité – il s’agit de faire confiance aux autres et de nous
comporter de manière à ce que les autres puissent nous faire confiance
également. - Communauté
- groupe unifié au sein duquel on veille aux besoins et intérêts de chacun·e.
Ainsi, les membres d’une communauté doivent faire de leur mieux pour
cultiver un sens partagé de « chez-soi » et de solidarité par le biais du
soutien et de l’aide mutuels. Il est possible de contribuer à renforcer
le sentiment d’appartenance à une communauté en établissant de nouveaux
rapports avec des personnes vivant dans notre secteur, de même qu’en
établissant des réseaux d’entraide et d’échange entre groupes aux vocations
similaires. Il importe également de respecter la voix et les opinions de
toutes les personnes au sein de notre communauté, en particulier celles des
personnes minorisées – lorsqu’une personne s’exprime, écoutons-la activement
et respectueusement, et ne l’interrompons pas. - Pratiques intersectionnelles et anti-oppressives
- s’engager dans des pratiques intersectionnelles et anti-oppressives implique
d’abord de reconnaître que des personnes sont sujettes à des rapports
de domination et, ainsi, luttent contre des oppressions, c’est-à-dire
des restrictions de leur liberté et de leur dignité. Toutes les formes
d’oppression sont interreliées et doivent être combattues au sein du
syndicat tout comme de la communauté. Cela signifie qu’il nous faut adopter
les principes de l’antiracisme, de l’anti-colonialisme, du féminisme,
de l’anti-capacitisme, de l’anti-homophobie et de l’anti-transphobie, et
les appliquer à notre pratique militante. Les manifestations haineuses à
l’égard de personnes appartenant à des groupes sociaux minorisés ne seront
évidemment pas tolérées au sein du SLAM ni de notre communauté. Les membres
du syndicat doivent également s’efforcer d’identifier les comportements
oppressifs qu’iels pourraient reproduire (lesquels peuvent très bien être
non intentionnels), de les comprendre et d’y remédier. Adopter une pratique
militante intersectionnelle et anti-oppressive signifie donc aussi que
l’on doit reconnaître que la société est structurée par des rapports de
domination raciste, patriarcal, classiste, capacitiste, etc. et que tous
les individus sont socialisés dans cet environnement. Par conséquent, il est
impossible d’éviter tous les biais/préjugés/attitudes/pratiques qui en sont
issus. C’est pourquoi un travail conscient et actif est nécessaire pour les
réduire et éventuellement, les éliminer.